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17/03/2023

[Edito] « Accompagner les professionnels paramédicaux à construire un projet de recherche »

Sonia Guillouët est infirmière, cadre de santé au CHU de Caen. Un intérêt marqué pour la recherche l’oriente tout naturellement vers un doctorat en épidémiologie/santé publique afin de développer ses compétences en méthodologie de la recherche.
Sonia est maintenant coordinatrice paramédicale de la recherche à l’unité de recherche clinique du CHU de Caen en lien avec la Direction des Soins. Elle nous explique en quoi consiste sa mission et qui sont les professionnels qui réalisent cette recherche.

La recherche paramédicale est portée par les auxiliaires médicaux qui sont des professionnels paramédicaux comme les infirmiers, les kinésithérapeutes, les diététiciens, les orthophonistes…
Ce sont eux qui ont l’initiative de mener une recherche à partir de leur pratique quotidienne avec comme objectif l’amélioration de la qualité de soins, du bien-être et de la qualité de vie du patient qui recevra ensuite ces soins au quotidien. Ces recherches sont complémentaires à la prise en charge médicale des patients, elles se font en accord et en lien avec les équipes médicales.

Par exemple, une recherche est actuellement conduite pour évaluer l’utilité de la pose d’un pansement au patient traité par dialyse péritonéale, une autre a porté sur une technique de préparation de seringues électriques pour l’administration de traitements à des patients afin d’éviter des modifications de concentrations administrées au fil de la journée.
Une autre recherche qui va prochainement démarrer concerne des soins en diététique avec l’évaluation de l’impact de la présentation des repas en assiettes plutôt qu’en barquettes sur la dénutrition des personnes âgées.
Ces recherches suivent une démarche scientifique stricte indispensable à toute recherche. En général, elles sont conduites sur des patients hospitalisés et se font en comparaison des techniques standards de prise en charge. Elles répondent également à tous les aspects réglementaires habituels des recherches avec la nécessité de recueillir le consentement du patient, l’évaluation du projet par un comité de protection des personnes, les impératifs de formation des membres de l‘équipe de recherche, le suivi des évènements indésirables, la publication des résultats.

La dynamique en France a été lancée principalement par les appels à projet du Ministère de la Santé (direction générale de l’offre de soins ou DGOS) appelés Programmes Hospitaliers de recherche infirmière et paramédicale ou « PHRIP » qui vont financer ce type de recherche et donc permettre aux professionnels paramédicaux de monter en compétence dans ce domaine.
L’ensemble des établissements hospitaliers universitaires et d’autres établissements s’impliquent dans la recherche paramédicale, sous l’égide des directions des soins en lien avec les directions de la recherche de chaque établissement.

La valorisation de cette recherche est importante : publications dans des revues spécialisées nationales et internationales, financement de postes dédiés, bourses de recherche… Le signal donné est très fort pour ce type de recherche validant ainsi son intérêt pour la qualité des soins donnés aux patients.
Ces recherches, souvent présentées dans des congrès professionnels, sont à même de faire évoluer à terme les recommandations de bonnes pratiques des soins.
Ce domaine de recherche est en pleine expansion. Avec le développement de la recherche en soins primaires, des projets vont se développer hors de l’hôpital par des équipes multidisciplinaires, par exemple dans la prévention des maladies et toujours pour le grand bénéfice des patients.

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